La convulsion de la situation sociopolitique au Bénin ne laisse personne indifférent. L’ancien président de la Cour Constitutionnelle, Me Robert Dossou est revenu sur les problèmes sociopolitiques auxquels le Bénin est confronté. C’était au cours d’un entretien accordé au journal catholique La Croix.
Plusieurs sujets ont été abordés durant cet entretien notamment la réélection de Patrice Talon pour un second mandat. Pour Me Robert Dossou, l’exclusion est le faveur qui a favorisé la réélection de Patrice Talon. » La plus grande faiblesse du processus électoral qui a conduit à la réélection du président de la République est l’exclusion. On ne peut pas dire que cette élection a été inclusive. Parce que dès la fin de l’année 2019, tout était bouclé. N’est candidat désormais à quelque chose, que si vous y êtes agréé. Ne m’en faites pas dire davantage. Car, c’est la première fois qu’on fait une élection présidentielle au Bénin et qu’aucun candidat n’a fait un recours. Ça veut dire que les choses sont si parfaites que personne n’a eu à se plaindre. Pour le Béninois, c’est étonnant. Parce que le Béninois aime le contentieux. » a-t-il expliqué. A en croire l’ancien président de la Cour Constitutionnelle, le seul et unique moyen à utiliser pour éviter les tensions, c’est de faire tout pour que les élections soient inclusives. » Si l’exclusion ne devient pas l’inclusion, nous aurons toujours la tension. Le remède principal est entre les mains du Gouvernement. La justice ne peut pas être dans une société, un épouvantail, un objet de terreur et de peur. Il faut qu’elle reprenne toutes ses prérogatives. Le citoyen doit reprendre confiance en elle. » a souligné Me Robert Dossou.
L’indépendance de la justice est la preuve de l’existence de la démocratie dans un pays. Mais au Bénin, l’indépendance des hommes de la justice reste à désirer. Aux dire de Me Robert Dossou, l’état de la justice a changé car les hommes de la justice n’ont plus cette indépendance. « J’ai vu venir des magistrats qui étaient bons, très bons, compétents, méticuleux, corrects et indépendants. Mais aujourd’hui, je revois les mêmes magistrats rendre des décisions qui ne leur ressemblent plus. C’est des choses qu’il faut dire et que personne ne veut dire, en se réfugiant derrière des murmures. Cela fait hypocrisie. Or quand on le dit, ça peut réveiller quelqu’un. Car la vérité est le fondement de la durabilité. Le mensonge, c’est l’instantané, c’est la précarité. Et lorsque vous construisez sur la vérité, vous pouvez être assuré de la pérennité. Or tout acte public aspire à être un acte pérenne et non un acte ponctuel qui disparaît trois jours après. Et c’est en discutant, en échangeant, en acceptant qu’on puisse relâcher un peu de lest, qu’on trouve la solution. » a décrit l’ancien président de la Cour Constitutionnelle.
IL faut notifier qu’au cours des dernières élections municipales, communales et locales, la réforme des 10% qu’on doit avoir au plan national afin d’obtenir des conseillers n’a pas été du tout apprécié par Me Robert Dossou. C’est pourquoi il affirme que