La plupart des pays d’Afrique, contre toute attente, ont été frappés depuis quelques mois par la crise sanitaire qui secoue tous les continents du monde. S’agissant du coronavirus, cette pandémie est entrée dans le quotidien de milliards de personnes et laisse assez de séquelles sur le plan social, économique et surtout sanitaire.
Le Burkina Faso, pays à économie dominée, entretient avec son voisin, le Bénin, depuis plusieurs années,des relations de coopération dans certains domaines comme celui de la santé et d’assistance internationale. A l’exception du Bénin, l’économie Burkinabé repose sur la filière agricole cotonnière qui s’effondre en partie à cause de la sécheresse ce qui sans doute fait douter la pente sur une bonne inferieure pour fragiliser la croissance socio-économique. Ce pays fait face à l’une des plus grandes crises sanitaire dans le monde évoluant à une vitesse exceptionnelle et inquiétante. Aux estimations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’organisation des Nations Unies, plus de 500.000 personnes ont été délocalisée à cause du système de santé fragile dur à la régularité de la malnutrition et autres maux. Dans ce regain d’insécurité sanitaire, le Burkina Faso tout comme les autres pays ouest-africain enregistre un certains nombre de cas de coronavirus. A la seule différence qu’il fait parti des pays ayant enregistré un plus grand nombre d’infecté estimé à près de 900 cas dont 809 cas de guérisons et une cinquantaine de décès. Le pays des hommes intègres est en passe de venir à bout de la pandemie. Dans la vision de circonscrire la maladie et d’atenuer le nombre de contamination à grande masse, d’importantes mesures ont été prise par le gourvenement. Tourner la page à cette grande crise amène le gouvernement du Burkina Faso à la prise d’importantes mesures sanitaires et socioéconomiques.Le gouvernement de Rock Marc Kaboré a mit 394 milliard de Francs CFA à la disposition du Burkina Faso pour lutter contre la Covid-19. Une prise en charge sanitaire et un fonds d’appui de 100 milliards aux entreprises en faillites sont inclus dans le montant débloqué. Depuis le 09 Mars 2020 que la pandémie du Covid 19 s’est mit à se propager au Burkina Faso, le gouvernement à travers son rendez-vous hebdomadaire a annoncé certaines mesures de riposte. Il a été interdit tout événement d’envergure nationale et internationale sur le territoire jusqu’au 30 Avril 2020 ; fermeture des établissements d’enseignements ; suspensions des séances plénières à la l’Assemblée Nationale ; suspension des lieux de cultes et prières de masses ; instauration de couvre feu de 19 heures à 5 heures sur toute l’étendue du territoire nationale ; fermerture des frontières aériennes, terrestres et ferroviaires ; exceptées pour le transport du fret et les vols ; mise en quarantaine de la population de toutes les villes ayant enregistré au moins un cas de Covid 19 et des actions scientifiques de riposte initiée par le Ministère en charge de la recherche en collaboration avec celui de santé. Il s’agit du lancement de deux essais cliniques contre le coronavirus que sont le Chloraz et l’Avipirine développé contre le VIH par la société Béninoise pharmaceutique API-Bénin International.En adoptant ces mesures préventives, quelques jours après, le gouvernement rends obligatoire le port du masque sur tout le territoire. Toujours dans l’inquiétude, les horaires du couvre feu sont modifié et ramené de 21heures à 04 heures du matin.
Si toutes ces mesures ont pour objectif fondamental de reduire la propagation, elles ont probablement de repercussions plus ou moins importantes sur les conditions de vie des menages en general. L’économie Africaine a connue une baisse abondante en cette période. La production a considérablement baissée et a de nouveau redressé le taux de chomage et l’inflation. Les repercussions sont lourdes sur le capital humain. Cette catastrophe naturelle en termes de propagation produit des dommages sur l’économie Burkinabé d’où l’impulsion économique. Cette impulsion ou recession est dû à la réduction des productions saisonnieres. Il s’agit d’un déséquilibre économique. En prenant pour exemple les statistiques de la CNUED, l’économie pourrait chuter de 3% en 2020. Les activités génératrices de revenus assurant quotidiennement le bien être de la populationconnaissent un ralentissement. Dans les deux grandes villes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, les AGR sont les plus exercées par les couches défavorisées afin de lutter conte la baisse du pourvoir d’achat. Le ministre du commerce, Harouna Kabore, face au parlement le 21 Avril 2020, a annoncé que les conséquences sur les finances publiques et l’économie seront énormes. Le ralentissement de l’activité économique va accentuer les tentions de trésorerie de l’Etat à court terme et jouer sa capacité à faire face aux dépenses urgentes.Les marchés financiers ont chuté depuis Février 2020, en raison d’une augmentation quotidienne du nombre de cas de coronavirus. Le gouvernement a pris la décision de redresser l’économie à travers des mesures d’accompagnement dont la suspension de la taxation, le non paiement des loyers marchands et des factures d’eau d’électricité. Au nombre de toutes ces mesures préventives, le gouvernement du Président Kaboré a pris au maximum ces mesures sanitaires. Face à l’ampleur de cette pandémie, des diagnostics de prise en charge et traitement sanitaire ont été identifié. Le ministère de la santé, quant à lui, a mis un accent sur le numérique. Le www.surveillence.gourv.gf est la plateforme d’information sur le coronavirus lancé par le service informatique à la disposition de la population. Les autorités Burkinabé ne manquent de bénéficier de l’appui des partenaires techniques et financiers aussi engagés à défendre la lutte contre la pandémie du coronavirus. La banque mondiale affirme que pour un pays avec une économie émergente ou en développement, à l’horizon de cinq ans, une recession combinée à une crise financière pourrait déboucher sur une baisse de la production potentielle de 8%.
Toujours pour une gestion efficace du Covid 19, le gouvernement a mis en place un plan de sécurisation du personnel médical et de renforcement des dispositions sanitaires. Il a aussi été adopté un décret portant remise de peine à titre exceptionnel au regard de la crise sanitaire due au Covid 19. Toutes ces mesures de suivi semblent relativement bien exécutées. C’est aussi rare de voir appliqué celle relative au lavage des mains. La représentante résidente adjointe du programme des Nations unies pour le developpement PNUD Isabelle Tschan a procédé, le 16 Juin 2020, à une remise de matériels de protection composée de 41 cartons plus 16 unités de gel hydro alcolique, 12 cartons plus 4 unités de savon solide, 323 cartons de savon liquide, une centaine de dispositifs de lavage de mains et 5 unités de thermo-flash contre le Covid19, à la comission nationale des droits humains CNDH et l’observatoire national de prevention et de gestion des conflits. Wang Bowei, conseiller à l’ambassade de Chine au Burkina, était face aux médias, le 16 juin 2020 à Ouagadougou dans la capitale pour des raisons de présentation d’un document donommé ‘’Le livre blanc’’, contenant un ensemble de methode exploitées par la chine pour lutter contre le coronavirus. Selon le diplomate chinois, le livre blanc peut servir de base à l’humanité afin de radier le coronavirus et planifier une relance économique post- Covid-19.
Au regard de tout ce qui précède, nous proposons les mesures ci-après :
Mesures sanitaires à court terme
Favoriser le développement de la visioconférence dans toutes les administrations, publiques comme privées afin de limiter les contacts entre les personnes tout en améliorant la performance des entreprises.
Renforcer le contrôle de la circulation des personnes au niveau de toutes les frontières pour le respect des mesures de restriction et d’interdiction afin de limiter la propagation de la maladie.
Veiller au respect des dispositions convenues avec les pharmacies, supermarchés et autres structures bénéficiaires des stocks de masques de protection, de gants, de gels hydro alcooliques et de produits pharmaceutiques (chloroquine, etc).
Mettre à la disposition des ménages ayant subi la perte totale ou partielle de leurs revenus (emploi), des stocks de masques de protection, de gants, de gels hydro alcooliques et autres équipements de protection indispensables.
Poursuivre la sensibilisation, l’équipement et le dépistage systématique du personnel enseignant, du personnel sanitaire, du personnel des hôtels identifiés pour servir de lieu de quarantaine, des Forces de Défense et de Sécurité, du personnel pénitentiaire, pour ne citer que ceux-là, très exposés aux risques de contamination et de propagation.
Acquérir les masques réutilisables (lavables) au profit des différents acteurs et du grand public.
Organiser la gestion des déchets de masques, de gants et autres équipements de protection contre le Covid-19, qui une fois utilisés, constituent des vecteurs de propagation de la maladie s’ils ne sont pas gérés de manière appropriée.
Mesures sanitaires à moyen et long terme
Investir dans les infrastructures et équipements de protection de haut niveau au profit notamment du personnel soignant.
Construire des centres spécialisés d’isolement/confinement/quarantaine dans tous les départements car l’isolement/le confinement ou la quarantaine dans les résidences, dans les centres de santé, les hôtels ou des lieux qui n’y sont pas dédiés présentent également beaucoup de risques.
Doter les aéroports, les frontières d’équipements de détection des signes cliniques et rendre systématiques les contrôles à ces points d’entrée.
Pérenniser les dispositifs d’hygiène et d’assainissement comme les systèmes de lavage systématique des mains à l’eau savonneuse dans les administrations (publiques comme privées), les écoles, les universités, les centres de recherche, les laboratoires, les lieux de culte, les centres commerciaux, tous lieux susceptibles d’accueillir du monde.
Éduquer, sensibiliser toute la population en particulier les enfants, pour l’adoption des gestes barrières comme le lavage systématique des mains à l’eau et au savon de manière permanente.
Mesures économiques à court terme
Au profit des ménages
Donner une allocation forfaitaire aux ménages dont au moins un membre a subi la perte totale ou partielle de ses revenus (perte d’emploi) à cause de la crise. Cette allocation leur permettra de faire face aux dépenses de consommation comme le loyer, l’alimentation, la santé, etc. Il s’agit notamment des acteurs des secteurs du commerce, de la restauration, de l’hôtellerie, des transports, de l’éducation, de l’industrie et de l’agro-alimentaire.
Accorder des différés de paiement des factures d’eau et d’électricité, sans pénalités ni suspension à tous les ménages.
Négocier avec les Banques et assimilées des différés de paiement profit des ménages les plus exposés par la crise et ayant contracté des crédits, pour une durée de 3 mois renouvelable une fois sans charge d’intérêt, ni frais, ni pénalités de retard.
Faciliter l’accès des ménages à des crédits auprès des Banques et assimilées, à des taux préférentiels, par exemple par des mesures de bonification du Gouvernement.
Au profit des entreprises
Reporter pour une durée minimale de trois mois renouvelables, le paiement des impôts, taxes et charges diverses au profit des entreprises touchées par la crise.
Accorder des différés de paiement des factures d’eau et d’électricité, sans pénalités ni suspension aux entreprises.
Octroyer une subvention d’exploitation aux entreprises touchées et qui sont à jour dans leurs déclarations au 31 décembre 2019.
Négocier avec les Banques et assimilées des différés de paiement profit des entreprises affectées par la crise et ayant contracté des crédits, pour une durée de 3 mois renouvelable une fois sans charge d’intérêt, ni frais, ni pénalités de retard.
Faciliter l’accès des entreprises à des crédits auprès des Banques et assimilées à des taux préférentiels, par exemple par des mesures de bonification du Gouvernement.
Mesures économiques à moyen et long terme
Prendre des mesures pour atteindre les objectifs de mobilisation des recettes publiques notamment au second semestre de l’année 2020 en vue de maintenir le rythme des investissements et de la consommation publics.
Développer les pôles régionaux de développement et encourager la production locale.
Renforcer la fibre optique afin d’améliorer la connectivité au regard d’un accroissement de l’usage de l’internet, pour favoriser le télétravail et l’utilisation des services financiers digitaux.
Poursuivre la mobilisation des ressources financières (dons notamment) auprès des partenaires techniques et financiers, et des particuliers en vue de faire face aux mesures socioéconomiques à mettre en œuvre dans le cadre de la gestion de la crise.
L’ensemble de ces mesures permettra de stimuler la demande par le biais de la consommation, des investissements et des exportations et de soutenir les facteurs porteurs de croissance économique.
Mieux éradiquer cette pandémie au Burkina-Faso, conduit à l’élaboration de nouvelles stratégies. Il serait idéal de renforcer les mesures de ripostes relatives aux gestes barrières. Mettre en place des approches de dépistages rapides et fiables s’avère d’une grande importance.
Jean-Paul N’KODO