Il est 9h, le soleil s’apprêtait à sortir ses rayons après la pluie qui s’est abbatue sur la ville de Ouidah au petit matin de ce mercredi quand notre équipe de reportage se pointe au portail principal du Marché Kpassè. Comme à l’accoutumée, le marché qui s’anime tous les cinq (05) jours ouvre ses portes aux commerçants, acheteurs et autres visiteurs. Des milliers d’usagers l’inondent peu à peu. L’ambiance des jours ordinaires se dégage des visages ainsi que la joie de se voir laisser aller au marché pour acquérir les condiments, les produits vivriers et boissons de toute sorte en cette période d’isolement. En jetant un regard sur les différents portails dudit marché, l’on s’aperçoit que sur les huit (08) portes d’entrées, deux (02) entrées sont fermées laissant les six (06) autres au passage des usagers. Contrairement aux jours ordinaires, des dispositifs de lavage de mains sont installés à l’entrée des six (06) portails destinés aux usagers. Pendant que
certains se donnent le plaisir de se conformer à la mesure du lavage des mains avant d’effectuer leur entrée dans le marché; d’autres s’y opposent, violant ainsi la mesure prise par les autorités de cette ville pour endiguer le mal du Covid 19. Il en est de même quand ces derniers après l’achat de leurs produits décident de rentrer chez eux sans se conformer aux règles prescrites. À en croire les propos des agents devant inviter les usagers à soumettre à cette mesure, ils font savoir que les gens ne comprennent pas encore le bien fondé de cette action. Ils s’en moquent et ignorent même l’existence d’un tel dispositif à l’entrée. Par contre pour certains conducteurs de taxi moto rencontrés, les autorités municipales ont fait un effort louable, c’est une œuvre humanitaire à saluer ont-ils fait savoir.
Du portail, cap a été mis sur l’intérieur du marché. Au sujet des exigences concernant le respect de la distance sociale d’un mètre entre usagers dans le marché, certaines commerçantes ont été des modèles devant leur étalage. Se couvrant de cache-nez et gants aux mains, certaines devant nos regards d’observateurs, ont exigé la distance d’un mètre entre les clients et elles, respectant ainsi les règles afin d’éviter la contraction de ce virus. Constat désolant à certains niveaux où aucune importance ne fût taillée à une quelconque distance sociale. Les accolades des jours ordinaires ont même été observées par endroit. Néanmoins, le marché s’anime comme si de rien n’était, la panique ne se lisait pas sur les visages. Les femmes sont contentes que le marché ait lieu car pour elles, c’est une opportunité de faire des chiffres d’affaires et de revenus en ce temps de crise sanitaire. La famille doit être nourrie à la maison et on ne peut que sortir pour aller chercher de quoi manger nous ont-elles confié.
Laissons les bonnes dames pour signifier que le même constat du non-respect de la distance sociale est fait à l’extérieur et aux alentours du marché. Une fois encore, on espère que le comité de gestion du marché Kpassè puisse mener des séances de sensibilisation pour mettre les usagers au parfum des méfaits du COVID-19.
Méphis Kiti