Situé sur lac Nokoué à 18 km de Cotonou, Ganvié est la plus grande cité lacustre d’Afrique avec ses 35 mille habitants. Mais la porte d’entrée de ce grand lieu touristique (l’embarcadère de Ganvié) reste un endroit très sale qui indispose les touristes.
Encore appelée la Venise de l’Afrique, la cité lacustre de Ganvié accueille chaque jour des centaines de visiteurs béninois et étrangers. A l’embarcadère d’Abomey-Calavi, le marché de poisson regroupe des centaines d’usagers au quotidien. Les barques par dizaine assurent le transport des usagers. Malheureusement le décor du paysage n’est pas les plus attrayants.
« L’embarcadère de Ganvié qui est la porte pour joindre le site touristique lacustre est victime d’une mauvaise gestion. Les sachets plastiques de toutes sortes jonchent le sol et traine partout ; les riverains font leurs besoins dans la lagune et ils y jettent même leurs déchets. La lagune est pleine de déchets et de saleté de tout genre. J’appelle cela une catastrophe écologique » scandalise Anas SEKO activiste et photographe écologique.
La mauvaise odeur de poisson qui provient du marché indispose l’ensemble des visiteurs ; les déchets jetés un peu partout mélangé à de la boue sur la berge et à la bordure de la lagune offrent un paysage très désagréable pour un site touristique. « Est-il même possible de prendre des photos où on ne voit pas des déchets !!! » s’exclame Julien Lomy, un touriste français rencontré sur les lieux.
De la responsabilité des autorités
Les organisations non gouvernementales, les associations citoyennes et les activistes écologiques multiplient les campagnes de salubrité sur le site sans grand impact.
« Les campagnes de salubrités sont une bonne chose ; mais les personnes devraient ne plus jeter n’importe où leurs déchets. Je ne pense pas que les autorités aient la possibilité ni même le devoir d’organiser des campagnes de ramassage des déchets, mais seulement construire une ou des usines de traitement et de valorisation des déchets et organiser des sensibilisations aux problèmes environnementaux à l’ endroit des riverains » préconise le touriste Julien Lomy.
L’État doit prendre ses responsabilités pour rendre le site viable et attrayant. Les initiatives associatives et citoyennes sont à bout de souffle.
« Nos efforts ne suffisent plus.il faut l’appui des autorités. Ces photos prises, ne sont pas pour donner une mauvaise image de mon pays. Je ne fais que dénoncer et attirer l’attention de l’opinion publique avec mon art sur la situation de l’embarcadère » appuie Anas SEKO le photographe écologique.
Des impacts sur le tourisme
Un Bénin propre attire les touristes ; et les touristes c’est de l’argent dixit Anas SEKO. Toute personne normale n’aime pas la saleté et s’en éloigne naturellement ajoute-t-il. Cette situation pourrait avoir un impact sur le flux des touristes à la cité lacustre et donc un impact économique direct. A Ganvié c’est plus de 35 mille habitants. Plusieurs activités économiques s’y mènent notamment ceux qui dépendent du tourisme et des milliers de citoyens en vivent. Actuellement à travers le programme d’action du gouvernement Béninois beaucoup d’investissements sont consentis pour valoriser la cité pour attirer beaucoup plus de touristes dans le but de redynamiser l’économie touristique. Les politiques publiques devront donc prendre en compte cet aspect crucial de l’embarcadère de Ganvié pour plus d’attraction vers la Venise de l’Afrique.
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